Dossiers de la franchise

Financer son projet de franchise, à qui s’adresser ?

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Se lancer dans la création d’entreprise réclame d’importants moyens financiers, et cela est vrai qu’on soit franchisé ou indépendant. Voici quelques pistes pour vous aider à réunir le budget nécessaire et présenter un dossier solide à votre banquier pour réaliser le projet de vos rêves

Evaluer ses ressources

Comme pour toute création d’entreprise, ouvrir sa franchise nécessite en premier lieu d’estimer précisément les ressources dont on dispose, afin de calibrer au mieux son projet. Car tout franchiseur digne de ce nom effectue une première sélection parmi les candidats désirant rejoindre son réseau en prenant en compte non seulement leur profil et leur motivation, mais également l’apport dont ils disposent.  « Il y a encore quelques années, l’apport personnel dont devait disposer le franchisé était en moyenne de 20%. Aujourd’hui, on parle plutôt de 30%. Mais cela dépend des garanties et des cautions présentées. L’expérience professionnelle est également prise en compte, et on prêtera bien plus facilement à un multi-franchisé souhaitant ouvrir un nouveau point de vente, qu’à un nouvel entrant » nous précise Marie-Armelle Delauney, Chargée du département Transmission, reprise & financement, à l’APCE (Agence pour la création d'entreprises).financer sa franchise

Cet apport, calculé en fonction du prévisionnel, recouvre à la fois les stocks, les dépenses initiales ainsi que le fonds de roulement nécessaire pour payer les premiers salaires.

Pour réunir ces sommes, le candidat, s’il est un cadre en reconversion, peut utiliser ses indemnités pour sa future création d’entreprise. Les placements personnels peuvent également être mis à contribution : le Livret A, le Livret de Développement Durable (l’ancien CODEVI), le PEA (plan d’épargne en action) ou le PEE (plan épargne entreprise), qui peut être utilisé par anticipation dans le cadre de la création d’une entreprise.

Solliciter une aide de l’Etat

L’Etat met à la disposition des créateurs de nombreux dispositifs d’aide, qu’il est parfois possible de cumuler :

Destiné aux porteurs de projet, le parcours NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création et la Reprise d’Entreprise) donne accès à un prêt à taux zéro (PTZ+) et à un accompagnement personnalisé tout au long du processus de création.

Venant en aide aux personnes dont la demande de prêt bancaire a été refusée, l’Adie (Association pour le droit à l'initiative économique) leur permet d’emprunter jusqu’à 10.000 €, par le biais d’un micro-crédit.

Pour les franchises réclamant de lourds investissements, notamment dans la restauration, l’automobile ou l’hôtellerie, les candidats peuvent faire une demande auprès du Fonds d'Intervention pour les Services, l'Artisanat et le Commerce (FISAC), qui offre des subventions collectives (pour lutter contre la désertification rurale…) ou individuelles, à destination des entreprises implantées dans des zones urbaines sensibles ou dans des zones franches urbaines.

D’autres organismes existent, qu’il faut prendre le temps de consulter : le réseau France Initiative (constitué de 250 associations locales), le réseau Entreprendre (association de chefs d’entreprise) ou encore OSEO, qui propose des prêts spécifiquement dédiés à la création d’entreprise.

Faire appel aux banques pour concrétiser son projet

Une fois que les dossiers d’aide ont été acceptés, que les proches ont apporté leur contribution et que l’apport personnel équivaut bien aux 30% de l’investissement demandé par le franchiseur, reste à se présenter à la banque pour faire une demande de prêt.

Tant pour les créations que pour les reprises, les candidats à la franchise peuvent bénéficier de conditions d’accès privilégiées aux établissements bancaires, car ceux-ci sont dotés d’un pôle franchise spécialisé dans ce type de commerce, à même d’apporter des réponses rapides aux demandes leur parvenant. « Le futur franchisé sera en quelque sorte coopté par sa tête de réseau, et bénéficiera donc de l’œil bienveillant du banquier, même s’il faut bien entendu qu’il y ait une réelle cohérence entre l’homme et le projet présenté » précise Marie-Armelle Delauney, de l’APCE.

Christine Molin, qui dirige le pôle Franchise et commerce associé de LCL, ajoute qu’« en fonction de l’ancienneté du réseau, on aura plus ou moins  facilement accès aux données chiffrées issues des autres implantations de l’enseigne. L’expérience du franchiseur  permet de calculer les besoins en fonds de roulement au plus juste, et les démarches de la tête de réseau auprès des pôles franchise spécialisés permettent une réponse rapide. Qu’il s’agisse d’un jeune réseau ou d’un réseau plus mature, tout projet cohérent et bien structuré finira par trouver son financement. Ainsi, en 2011, LCL a étudié les projets de 700 enseignes différentes ».

Il faut garder à l’esprit que le montant de l’apport dont on dispose peut avoir une influence sur le secteur d’activité choisi, car les investissements sont très variables d’un métier à un autre. Parmi les secteurs les moins gourmands, on trouve les services à la personne et le second-oeuvre, ne nécessitant pas de personnel fixe, ni de stock ni d’emplacement numéro un : 50.000 € peuvent suffire pour se lancer. « A l’opposé, indique Christine Molin, les secteurs nécessitant de la construction (comme l’hôtellerie ou la restauration) ou ceux nécessitant des stocks à faible rotation induisent de lourds investissements »

Avant de faire appel à la banque, il est bien sûr indispensable que le futur franchisé étudie de près le DIP, en se faisant assister si besoin d’un avocat-conseil ou d’un expert-comptable, afin de s’assurer de la bonne santé financière du réseau. Car même si la franchise est basée sur une rencontre et un accord entre un homme et un réseau, il n’en reste pas moins que comme pour toute entreprise, les frais de lancement doivent être soigneusement calculés et pris en compte (premiers salaires, fonds de roulement, stocks, imprévus…), afin de maximiser ses chances de succès.

 

 

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