Associations Marocaine des Commerces en Réseau

 Un entretien avec Amine Benkirane Co-fondateur

Créée il y a quelques mois par des enseignes marocaines, l'AMCR a pour objet d'organiser des comités de travail destinés à réfléchir sur l'organisation du commerce au Maroc.

Organiser la filière est devenu une priorité pour permettre un développement sur le long terme. Structurer les centres villes, créer des zones commerciales et des galeries commerçantes, animer et fédérer les zones commerciales, organiser une logistique performantes sont les thèmes que l'Association abordera. En relation avec les administrations centrales et notamment la Direction du Commerce et de l'industrie, des banques et organismes financiers ainsi que des investisseurs et promoteurs immobiliers, l'Association souhaite être un vecteur d'organisation et de structuration.

Yves SASSI : Quel est l'objet de cette jeune association ?

Amine Benkirane : Le développement du commerce au Maroc se fait aujourd'hui sur des bases trop peu organisées et de nombreux problèmes demeurent. La grande majorité des enseignes qui se développent au Maroc, que ce soit en franchise ou sous toute autre forme de commerce organisé, rencontrent les mêmes difficultés. Nous avons répertorié trois grands sujets sur lesquels nous devons travailler :

  • Les relations avec l'Administration,
  • les problèmes d'exploitation et de logistique,
  • le développement de l'immobilier commercial.

Concernant l'Administration, de nombreux freins ralentissent notre développement, notamment en ce qui concerne les Douanes et la pression fiscale. Le financement est également difficile et nous souhaitons faciliter l'accès au crédit aux enseignes.
Nous sommes également confrontés aux problèmes d'exploitation et de logistique sous toutes leurs formes. C'est un vaste sujet sur lequel l'association doit travailler. Par exemple, il est indispensable de faciliter l'entrée au Maroc d'entreprises de transport, des plateformes de distribution et de stockage, améliorer l'offre en matière d'outils informatiques de gestion...
Sur ce sujet, nous réfléchissons également à l'animation des zones commerciales. Il faut organiser des actions communes dans les centres villes, notamment, planifier les périodes de solde, de promotion...

Enfin, problème endémique au Maroc, l'immobilier commercial.
Sur ce point, plusieurs dossiers nous attendent. Le coût des emplacements commerciaux, le problème du stationnement...
L'une des idées qui ressortent de nos réunions est de favoriser la création de centres commerciaux afin que l'on puisse y implanter les enseignes du commerce organisé. Un exemple, nous si nous nous organisons intelligemment, nous pouvons proposer à des investisseurs ou organismes financiers de nous engager sur le long terme à louer des locaux dans des programmes d'implantation. De cette façon, les promoteurs pourront créer des centres commerciaux pour lesquels ils auront les garanties financières de bonne fin. Ce sera un excellent levier de développement pour tout le monde.

Nous n'avons pas la prétention d'organiser l'ensemble de la filière, mais de réfléchir aux solutions et d'aider les différents intervenants à se positionner et à structurer le marché. Chacun y trouvera son compte.
Comme vous le savez, il y a deux types de commerce, au Maroc, qui ne peuvent cohabiter. Le commerce informel, hérité des traditions et le commerce formel, organisé et structuré. Chacun y trouvera son compte, que ce soit l'Etat, les commerçants, les producteurs et évidemment le consommateur.

Yves SASSI : Qui sont les enseignes qui participent aujourd'hui à votre association ?

Amine Benkirane : Nous avons réussi à réunir de nombreuses enseignes, que ce soit des franchiseurs marocains, des enseignes étrangères, des sociétés marocaines en charge du développement de marques étrangères, sous forme de master franchise ou autres formes contractuelles. Pratiquement tous les secteurs sont représentés. Notre souhait est de regrouper tous les réseaux pour mieux combattre les problèmes… en commun. Il est indispensable, pour la modernisation du commerce marocain d'augmenter de façon conséquente la part du commerce formel par rapport au commerce "informel".
Pour répondre à votre question, nous avons réuni dans notre association des enseignes comme : La Senza, Zara, Kitéa, K Shop, Maxi Toys, Weldom, Mango, Okaïdi, Promod, Victoria Secret, Jennyfer, Layalits, EHO, Speedy, Rapid Auto, Café Oasis...