Dossiers de la franchise

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Jeunes candidats, devez-vous vous associer pour mieux réussir en franchise ?

La perspective d’entreprendre en franchise en bénéficiant d’un concept éprouvé et d’un cadre rassurant, séduit de plus en plus de créateurs. Mais face aux exigences financières, à la polyvalence requise et au niveau d’implication demandé, les plus jeunes candidats peuvent être tentés de vouloir s’associer pour maximiser leurs chances de réussite. Si l’association permet de mutualiser les ressources, de partager les responsabilités et combler des lacunes d’expérience, elle implique aussi une organisation rigoureuse, une vision commune et une confiance à toute épreuve. Et par conséquent d’avoir pris vos dispositions et de vous être mis d’accord sur de nombreux points. Dans cet article, nous explorons les enjeux, les avantages et les limites de l’association en franchise, pour aider les futurs jeunes franchisés dans leur projet d’installation. Avec les retours d’expérience de Maxime Renaud, cofondateur d’Oh My Brunch et de Jean-Fabien Maeght, directeur général de la société SDE LHL, en charge du réseau de franchise du Laboratoire d’Hygiène Local et les éclairages de Laurent Delafontaine (fondateur du Cabinet Axe Réseaux).

Les profils concernés et leur appréciation par le franchiseur

Ce sont certains profils de candidats qui sont tentés par une association en franchise.

Quelques chiffres : 2 089 réseaux de franchise [1] - 90 588 points de vente franchisés [1] - 55% des 18-24 ans aimeraient créer leur entreprise (66% en franchise) [2] - 35 ans d’âge moyen à l’ouverture du 1er point de vente [2] - 46 ans d’âge moyen pour un franchisé [2] - [1] Fédération Française de la Franchise - [2] 21ème enquête de la franchise Banque Populaire

Les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur

Quand on lui pose la question, Laurent Delafontaine pense spontanément aux diplômés d’école de management. « En tant que candidat de moins de 30 ans, on peut imaginer trouver son futur associé parmi ses camarades de promotion, car pendant votre cursus des idées se partagent et vous créez des liens, voire des amitiés. Donc si vous n’avez pas d’idée de start-up innovante à lancer, il est légitime de songer à la franchise pour vous lancer – un modèle aujourd’hui largement démocratisé », argumente-t-il.

La question de la complémentarité

Pour Maxime Renaud, le métier de restaurateur est complexe et demande un large éventail de compétences, qu’il regroupe en deux familles de métiers - différents mais indissociables :

  • La production : l’élaboration des recettes, leur préparation en cuisine (dans son enseigne, tout est fait maison), la gestion des approvisionnements ...
  • La gestion : la comptabilité, le suivi des indicateurs et le reporting, la communication, le développement commercial ...

« Si les deux associés à un projet d’ouverture chez Oh My Brunch sont d’accord avec cette répartition des rôles, et réellement compétents pour l’assumer, alors l’association a toutes les chances de fonctionner ! Nous l’avons constaté sur nos premières unités, où les binômes atteignent sans problème leurs prévisions de chiffre d’affaires », poursuit le franchiseur.

Jeunes candidats, devez-vous vous associer pour mieux réussir en franchise ?

Ci-dessous, les co-fondateurs du concept Oh My Brunch

L’appréciation faite par le franchiseur

Dans la pratique, l’association est un modèle de candidature ultra-balisé pour un franchiseur, au même titre que le salarié en reconversion, l’exploitant isolé ou celui qui souhaiterait changer d’enseigne.

« Il va s’attacher à comprendre comment ils fonctionnent, notamment s’ils se connaissent depuis longtemps ou s’ils ont - dans l’idéal - déjà travaillé ensemble. Ensuite, il va analyser la décomposition de leur apport, la répartition des rôles, sans oublier le contexte familial et conjugal de leurs candidatures respectives », analyse notre consultant.

Choisir la bonne enseigne pour s'associer en franchise
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Oh My Brunch, un concept propice aux projets entre associés

Après avoir ouvert son atelier principal en 2017 à Nantes, la jeune enseigne de restauration en a ouvert un second à Rennes en 2021, suivi d’un troisième en 2023 à Vannes. Elle est destinée à ouvrir de petites structures, des entreprises familiales comprenant de 6 à 10 personnes.

« Pour l’instant, nos premiers franchisés ont ouvert en couple, mais dans un réel schéma associatif, sachant qu’à Nantes aussi, mon acolyte Pascal Duval et moi-même sommes également associés. Et lors de nos premières journées découvertes, j’ai aussi constaté que l’association était une formule très adaptée pour notre métier – bien que nous ne communiquions pas spécifiquement en ce sens », explique Maxime Renaud.

Quels avantages concrets peut offrir l’association pour un jeune franchisé ?

Comme pour l’entrepreneuriat classique - mais pas seulement, l’association offre d’indéniables atouts pour des jeunes créateurs en franchise.

Les avantages

On pense en premier lieu à l’apport financier, car non seulement vous doublez votre capacité d’apport mais aussi de cautionnement. « Cela peut vous ouvrir la porte à des concepts plus onéreux, et peut-être à un développement en multifranchise à plus courte échéance », explique Laurent Delafontaine. Une position partagée par Maxime Renaud, qui souligne la possibilité de se développer plus vite, mais aussi de pérenniser son activité.

Vient ensuite la complémentarité des compétences et profils. Si elle est une réalité pour des métiers très marqués comme la restauration – nous l’avons vu, le fondateur d’Axe Réseaux apporte un bémol. « Pour des diplômés d’écoles de management, ce sera moins flagrant au niveau des compétences que sur le terrain du savoir-être, du tempérament et du caractère. L’idéal étant que l’un des deux parvienne à tempérer l’autre », reconnaît-il. Mais lorsque la répartition des rôles est équitable et réelle, c’est un atout fort.

Ensuite, le fait d’être deux permet d’être davantage présent (ce qui est un plus pour des modèles fonctionnant avec une large amplitude horaire), d’optimiser les rotations et la gestion du planning. Et il en va de même pour votre capacité d’engagement et de travail, que l’on sait particulièrement intense au moment du démarrage.

Le dernier avantage à relever pourrait être un partage du stress. Toutefois notre praticien n’y croit pas. « Si vous êtes d’un tempérament stressé, être deux ne changera rien. L’autre peut vous calmer à certains moments, et réguler certaines situations pourra apaiser votre quotidien. Mais cela peut s’avérer usant à la longue, et ne changera de toute façon pas la base de votre caractère », analyse-t-il.

Un exemple d’association réussie

Le membre du Collège des Experts de la FFF nous partage un exemple, issu du secteur de la pose de fenêtres. « L’un des coassociés a un profil technicien, et il gère le métrage et la pose. L’autre est un commercial né. Leur association et leur complémentarité a fait un carton », assure-t-il.

Une logique que l’on retrouve également dans la construction de maisons individuelles. « J’insiste sur le fait d’avoir un historique commun et une répartition des rôles claire au départ. On peut avoir le même raisonnement dans les SAP et plus particulièrement le ménage, quand l’un des associés se charge de prospecter les familles et l’autre de gérer et manager les femmes de ménage », complète-t-il.

Les risques et difficultés

De l’autre côté du spectre, figure sans doute le risque de mésentente. Car avec la gestion quotidienne, les questions de responsabilité, l’interprétation de certains comportements voire les sautes d’humeur peuvent venir sur le tapis ... Mais même quand tout va bien, il peut y avoir des incompréhensions et des tensions.

« C’est pourquoi je recommande une répartition capitalistique à 51/49%, car le 50/50 aurait pour effet de tout bloquer ! De toute façon le franchiseur vous demandera de l’inscrire dans un pacte d’actionnaires », explique le formateur à l’Académie de la Franchise.

Bon à savoir : véritable règlement intérieur de la relation, le pacte d’actionnaires prévoit diverses dispositions : un montant minimal annuel de distribution des bénéfices, une clause de non-dilution, une organisation de la gestion des frais, des conditions de sortie ...

Pour sa part, le cofondateur d’Oh My Brunch perçoit également certains risques. « Dès la mise en place du pilote nantais, mon associé et moi-même avons dû nous découvrir. Un temps de réglage a été nécessaire pour nous adapter l’un à l’autre. Et depuis, nous avons réglé les curseurs aux bons endroits pour que cela fonctionne au quotidien, et inspire également nos franchisés. »

Dernier point de vigilance : ne pas avoir trop d’égo – notamment dans la relation au franchiseur. « C’est pourquoi n’avons pas adopté un management trop descendant avec nos franchisés - même si le modèle de la franchise demande un peu de directivité. D’autant que certains de nos candidats sont des salariés en reconversion et des primo-entrepreneurs », précise Maxime Renaud.

Laboratoire d’Hygiène Local, ou quand un concept accessible n’a pas besoin d’association pour réussir

Jean-Fabien Maeght, Directeur général de la société SDE LHL - en charge du réseau de franchise de l’enseigne, nous explique sa politique en la matière.

Jeunes candidats, devez-vous vous associer pour mieux réussir en franchise ?

Un secteur a priori non attractif pour les jeunes candidats

Laboratoire d’Hygiène Local est un jeune réseau comptant trois agences franchisées, dont deux sont exploitées par des profils expérimentés en création d’entreprise. Aucun franchisé a moins de 40 ans et le secteur d’activité n’est pas réputé attirer les jeunes candidats. « Sur l’année écoulée, nous avons généré 150 leads et 30 dossiers de candidatures – uniquement des profils seniors et expérimentés », rappelle son responsable développement.

Dans l’absolu, l’enseigne identifie 2 typologies de jeunes porteurs de projet : ceux qui n’ont pas le budget mais disposent d’une énorme volonté et d’un profil entrepreneurial ; et ceux qui ont le budget mais pas le reste. Quant à ceux qui cumulent les deux critères, ils sont logiquement plus rares.

Jean-Fabien Maeght est conscient que le métier n’a pas une image "fun" ou ne correspond pas un à effet de mode. Etroitement lié au respect de la réglementation, il correspond davantage à des profils cherchant à se mettre à leur compte dans une activité pérenne et procurant une certaine sécurité. « Sachant aussi qu’être un décideur relève moins de l’inné que de l’acquis. Or quand on est jeune, on n’a pas eu le temps de s’aguerrir sur cet aspect », rappelle-t-il. Une situation un peu regrettable, car de tels profils dynamiseraient et diversifieraient son réseau.

Pourtant, le métier comporte des éléments attrayants pour ces générations, avec une dimension digitale très présente : « savez-vous que nous sommes l’un des premiers réseaux dans notre métier à avoir mis en place une IA ? Et au-delà de la technologie, notre modèle économique vous permet aussi de vous multi-franchiser plus vite, compte tenu de l’investissement limité », relève-t-il.

Quelques chiffres :

  • Apport : 15 K€
  • Droit d'entrée : 34,5 K€
  • Investissement global : 55,5 K€
  • CA à 2 ans : 410 K€
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Avant tout miser sur le bon niveau d’accompagnement

Si des projets entre associés arrivaient, il faudrait qu’ils soient bien accompagnés. « Être chef d’entreprise c’est être compétent dans une variété de fonctions. Une chose dont on est a priori un peu plus conscient à 50 ans qu’à 30 ans », estime Jean-Fabien Maeght, qui recommande ainsi de recourir à des conseils externes.

« A mon sens, il faut a minima s’adjoindre les services d’un avocat (nous pouvons en recommander un) et d’un expert-comptable, deux professions avec un fort devoir de conseil. Nous proposons également un expert en assurance, et un autre en financement. Je conçois qu’il est difficile de financer ces prestations lorsqu’on est un jeune candidat, mais le côté « tout-en-un » de la franchise fait que vous allez aussi y gagner en termes de budget, (tarifs et conditions négociés), de temps et d’atteinte de la performance projetée », conclut le représentant du réseau.

Pour en découvrir davantage sur Laboratoire d’Hygiène Local et envoyer votre candidature, consultez sa fiche enseigne.

Nos conseils aux jeunes entrepreneurs tentés par l’association pour se lancer en franchise

#1. Formulez votre vision et alignez-vous entre associés

Vous devez être à 100% honnêtes l’un vis-à-vis de l’autre et aligner vos visions respectives. « Il est crucial que chacun soit au clair sur ce qu’il attend et comment il se projette dans l’activité, au quotidien et tout le temps de l’association », rappelle Maxime Renaud.

#2. Faites établir un pacte d’actionnaires

Le plus rigoureux possible, « il doit clarifier vos objectifs communs à court et moyen terme. Car si vous n’avez pas la même vision, des désaccords risquent de survenir un jour ou l’autre », prévient Laurent Delafontaine.

#3. Faites-vous accompagner

S’agissant du pacte d’actionnaires, faites appel à un expert-comptable – « mais sous réserve de tomber sur un praticien qui soit suffisamment connaisseur des spécificités de la franchise », poursuit le consultant. Ses honoraires seront moins élevés que ceux d’un avocat et plus adaptés pour un projet à ticket modeste, comme un point chaud.

#4. Ne lésinez pas sur la communication !

Comme dans un couple, l’un des secrets consiste à se dire les choses au quotidien, et ne pas attendre que les malentendus s’installent voire dégénèrent en conflits, conclut notre restaurateur.

En dépit de points de vigilance qu’il ne faut pas sous-estimer, l’association reste un excellent moyen pour les jeunes candidats à la franchise de se lancer afin d’optimiser leurs chances de réussite. Alors prenez le temps de parcourir notre annuaire et nos fiches pratiques, pour identifier les enseignes le plus à mêmes de comprendre votre projet à deux (ou plus), et préparer vos dossiers de candidature !

Et pour compléter votre information, découvrez :

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Nicolas Coutel
Conseil éditorial - rédacteur
Nicolas Coutel

Conseil éditorial depuis 2017, Nicolas Coutel dispose de quinze ans d’expérience en marketing et communication - dont 10 ans chez Mazars où il a contribué au développement d’une offre de service à destination des réseaux de franchise.

C’est sur cette base qu’il décide de créer son activité, pour se consacrer à l’écriture de contenus pour les enseignes et leur écosystème de conseils.

Titulaire d’une maîtrise en droit public, Nicolas est également diplômé du programme Grande Ecole de Neoma Reims et d’un Master 2 en Sciences de gestion. Féru de développement personnel, il est aussi titulaire d’un certification en coaching professionnel.

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