Dossiers de la franchise

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Liberté, simplicité, rentabilité... Pourquoi de plus en plus de franchisés choisissent de se lancer sans local ?

Et si vous lanciez votre franchise… depuis votre salon ? De plus en plus de franchisés font ce pari audacieux : entreprendre sans local commercial, en misant sur un modèle à domicile. À la clé ? Plus de liberté, un investissement initial réduit et une gestion allégée – sans sacrifier les perspectives de retour sur investissement. Portée par la transformation numérique et des attentes nouvelles en matière de qualité de vie, la franchise sans local s’impose comme une réponse pragmatique aux contraintes du commerce traditionnel. Quels sont ses avantages ? Quels profils y réussissent le mieux ? Quels secteurs s’y prêtent particulièrement ? Quels sont vos clés pour animer ce type de réseau ? Derrière la promesse d’agilité, une révolution silencieuse est en marche. Décryptage d’une tendance qui redéfinit les codes de l’entrepreneuriat en réseau, avec les éclairages de Julien Siouffi (Directeur de Franchise Board, et membre du collège des Experts FFF) et les témoignages de deux franchiseurs : Léo Delhon, Président de Litha Espresso et Bruno Chevalier, Directeur réseau de Répar’stores.

Liberté, simplicité, rentabilité... Pourquoi de plus en plus de franchisés choisissent de se lancer sans local ?

Pourquoi une hausse des lancements en franchise à domicile ces dernières années ?

La franchise sans local intéresse aujourd’hui un nombre croissant de candidats, pour des raisons bien identifiées.

Quelques chiffres : 2 089 réseaux de franchise [1] - 90 588 points de vente franchisés [1] - 66% des porteurs de projets entrepreneuriaux âgés de 18-34 ans aimeraient le faire en franchise [2] - 91% des franchisés recommandent ce modèle [2] - 76% des candidats sont d’anciens salariés [2] - [1] Fédération française de la franchise - [2] 21ème Enquête de la Franchise Banque Populaire

Entreprendre à moindre coût et risque

Tout d’abord, se lancer sans local implique une mise de fonds raisonnable. « Le droit d’entrée et l’enveloppe totale investie sont plus faibles, que si vous deviez aménager une boutique (budget d’aménagement moyen de 2000 € le m²) et payer un loyer », constate Léo Delhon.

Et parce qu’elle est moins coûteuse en cas de raté, cette première étape première idéale pour entreprendre génère aussi davantage de dossiers de candidature pour un franchiseur.

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Être libéré du stress du local

Un constat que partage Bruno Chevalier, pour qui il peut être compliqué de trouver le bon local au bon emplacement et au bon prix – en fonction de l’offre immobilière locale.

« Sans local, votre installation est plus rapide et vous démarrez votre affaire plus rapidement, ce qui n’est pas négligeable aujourd’hui. Vous voilà libéré d’un poids et du "pourvu que je fasse le bon choix" qui peut hanter les candidats à la franchise », assure le directeur réseau de Répar’stores.

Les avantages concrets d’un tel modèle

Passons en revue les nombreux atouts d’une franchise sans local, comparé à des projets plus lourds en immobilisations.

Un investissement limité mais pouvant être rentable

Comme le rappelle Julien Siouffi, dans les projets d’installation classiques et quelle que soit la formule contractuelle du réseau, l’essentiel du coût est représenté par le local, son aménagement et la constitution d’un stock - incitant le candidat à souscrire un emprunt bancaire.

La franchise sans local est adaptée à des travailleurs indépendants ou allocataires à France Travail. « C’est le cas d’un réseau de mandataires fonctionnant sur appels d’offre, dont j’assure actuellement la direction externalisée. S’appuyer sur de tels profils lui permet de "réduire son délai de mise sur le marché", comparé à une franchise classique – a fortiori sans les délais incompressibles d’un prêt à décrocher et d’un local à préparer », argumente l’expert.

Pourtant, petit investissement ne rime pas nécessairement avec petit ROI... « Je le constate avec Aquatiris, un concept d’assainissement écologique et pouvant générer un revenu annuel de 200-300 K€. C’est autant que certains projets en restauration, pourtant plus capitalistiques », compare-t-il.

L’accès à une notoriété génératrice de business

La création de Répar’stores est partie d’un pari visionnaire : réparer des produits qui étaient jusqu’alors remplacés. « Miser sur la tendance à la durabilité s’est avéré payant, au point de développer un réseau de plus de 300 unités - sans avoir aujourd’hui encore de concurrent nationalement structuré face à nous », reconnaît Bruno Chevalier.

Liberté, simplicité, rentabilité... Pourquoi de plus en plus de franchisés choisissent de se lancer sans local ?

Ci-dessus, Bruno Chevalier, Directeur réseau de Répar’stores.

Une taille critique amenant une notoriété accélératrice au démarrage, permettant aux franchisés du réseau de se rémunérer, dès l’année 1, de 2 000 à 2 500 € net – selon le niveau d’engagement et le marché local. Mais ce n’est pas tout. « Là où nous installons un franchisé, celui-ci finit souvent par devoir recruter deux à trois salariés pour faire face aux leads entrants sur sa zone », poursuit-il. Une notoriété vertueuse de bout en bout.

Litha Espresso, un concentré d’avantages

Ce concept consistant à installer des corner cafés dans les entreprises, offre tout d’abord à ses franchisés une récurrence. « Chaque client ajouté grossit un revenu mensuel grâce à la location de matériel et l’achat de consommables. Un modèle qui donne dès le début d’année une visibilité commerciale et facilite la programmation de futurs investissements » assure Léo Delhon.

Liberté, simplicité, rentabilité... Pourquoi de plus en plus de franchisés choisissent de se lancer sans local ?

Ci-dessus Léo Delhon, Président de Litha Espresso.

Ensuite le modèle est accessible puisqu’avec un stock réduit de 5 à 10 k€ (livraisons en flux tendu), il implique peu de charges fixes, tout en offrant une galaxie de services : IT, technique, logistique...

Enfin, il n’y a souvent même pas besoin de travailler à domicile. « Nos franchisés sont généralement chez leurs clients, car c’est un métier commercial et de services de terrain. Ce n’est qu’en second temps qu’ils peuvent songer à prendre un show room. »

Pour rafraîchir vos connaissances sur les avantages de la franchise

La franchise sans local convient-elle à tous les profils d’entrepreneurs ?

Au-delà d’une facilité apparente, la question du profil pour réussir peut se poser avec ce type de franchise.

Les pré-requis indispensables

Pour Julien Siouffi, cela commence par une autonomie au quotidien et notamment pouvoir travailler sans interactions de bureau. « Certains s’en passent facilement, d’autres sous-estimeront l’importance de ce paramètre après avoir été entourés de collègues pendant de nombreuses années », précise-t-il.

Autre condition, vous devez pouvoir compter sur un entourage propice. « Si vous avez des enfants en bas âge ou une personne âgée qui demande votre attention constamment, ou si votre domicile ne compte pas une pièce dédiée pour pouvoir vous isoler, cela peut compliquer les choses », ajoute le consultant.

Le rôle du savoir-être chez Litha Espresso

Si Léo Delhon reconnaît que sur le papier, tout le monde peut réussir, il existe toutefois des variables déterminantes.

À commencer par la relation client, que vous devez avoir chevillée au corps. « Il vaut mieux aimer les gens et avoir envie de créer du lien avec eux. C’est pour cela que des profils parfois éloignés du métier, comme les infirmières, s’épanouissent très bien à nos côtés », explique-t-il.

Litha Espresso est un concept où le savoir-être prime plus que la compétence technique – qui s’acquiert de toute manière en formation initiale.

Bon à savoir : l’enseigne compte aujourd’hui 60% de salariés en reconversion, mais elle commence à attirer les entrepreneurs chevronnés obtenant des résultats très rapidement.

La place de l’habileté manuelle chez Répar’stores

Le réseau de réparations de stores et volets roulants ne demande pas d’expérience particulière, « Sur nos 240 franchisés, seuls 10 sont issus de notre secteur », assure Bruno Chevalier. Il comprend donc des profils très variés.

Au-delà des classiques goût et envie d’entreprendre, vous devez avoir une appétence pour le travail manuel, car avant de recruter son premier technicien, le franchisé réalise lui-même les réparations.

« Nous délivrons une formation initiale au siège de 6 semaines au siège, avec un volet pratique dense. Toute la journée, vous allez vous exercer et vos formateurs vont simuler toutes les pannes possibles et imaginables ! À la fin vous serez en mesure de réparer n'importe quel volet », détaille le dirigeant.

Lire aussi : Comment devenir un jeune entrepreneur avec la franchise en 2025 ?

Les secteurs de la franchise et les statuts se prêtant le mieux à ce modèle

Seuls certains secteurs se prêtent à la franchise sans local, même s’ils sont de plus en plus nombreux. Quant aux statuts, il reste préférable de créer une société.

Les secteurs

« Historiquement, les métiers de l’immobilier trustaient les projets de ce type, c’est-à-dire la transaction et la location, mais aussi progressivement tout l’écosystème professionnel autour, comme les prestations d’aménagement et de rénovation des bien », explique Julien Siouffi.

Puis la formule s’est étendue à différentes sphères, qu’elles soient BtoC ou BtoB. On retrouve les services intellectuels aux entreprises comme la communication et le marketing, mais aussi le recrutement, le conseil et plus récemment le coaching. « Et du côté des particuliers, on a une bonne partie de la galaxie des services à la personne, qui comportent une forte dimension relationnelle mais aussi commerciale. Les franchisés passant une bonne partie de leur temps sur le terrain, chez des clients », poursuit l’expert.

Les statuts juridiques

Dans la logique de limiter vos coûts et votre risque, le premier réflexe serait d’opter pour le statut de micro-entrepreneur. Mais bien que séduisant à court terme, ce choix vous limite par des seuils financiers, empêche la transmission de votre franchise et rassure moins vos partenaires financiers.

N’évacuez pas l’idée de créer votre société par principe ou par méconnaissance des règles et des implications. En créant une EURL ou une SASU – les deux formes les plus courantes, vous gagnez en crédibilité auprès des banquiers et des fournisseurs. Et vous donnez une sécurité aux collaborateurs que vous pourriez être amenés à recruter

Liberté, simplicité, rentabilité... Pourquoi de plus en plus de franchisés choisissent de se lancer sans local ?

Découvrir aussi : « Franchise et corner : comment ça fonctionne ? »

Des clés d’accompagnement pour les franchiseurs

Existe-t-il des clés pour bien accompagner un franchisé à domicile et maintenir une cohésion réseau malgré l’absence de point de vente physique ?

Une base déterminante : la formule contractuelle

Le consultant de franchise Board rappelle que c’est tout d’abord le modèle contractuel qui détermine la relation avec franchisé. « Cette architecture contractuelle établit le niveau de proximité à avoir avec votre cocontractant et le niveau d’animation à délivrer. »

Ensuite, la distance ne change pas la donne et vous pouvez user de leviers classiques tels que la formation, l’animation, les instances et commissions. « Je le vois par exemple chez un réseau comme SOS Bricolage. Il est doté des règles et leviers d’animation comparables aux réseaux avec local, et je ne vois rien de différent par rapport aux best practices classiques », argumente le praticien.

Litha Espresso mise sur l’événementiel et l’animation réseau

L’enseigne organise trois événements en présentiel par an : un séminaire, un campus formation réunissant le réseau pendant trois jours et des Litha Days annuels pour chacun de ses 6 groupes régionaux. « Ces moments sont l’occasion de formations techniques, d’ateliers de partage mais aussi de moments conviviaux, pour renforcer les liens », complète son dirigeant.

En outre, elle assure une animation de terrain attentive. Un nouveau franchisé sera vu en présentiel deux à trois fois par an, après l’établissement en commun d’un plan stratégique. Et en distantiel, on lui propose un coaching deux fois par mois, à quoi le franchiseur ajoute des visios deux fois par mois avec l’ensemble du réseau, pour un partage d’expérience continu.

Enfin, le siège est présent pour des échanges téléphoniques quotidiens, que ce soit pour la prise en charge de leads mais aussi travailler des offres sur des dossiers précis. Un soutien permanent.

Les recettes de Répar’stores pour créer un « réseau de chefs d’entreprise heureux »

Pour que ce crédo des trois fondateurs devienne une réalité quotidienne, la tête de réseau assure une présence opérationnelle. « J’ai 5 animateurs qui arpentent la France quotidiennement pour visiter nos franchisés. Ils effectuent des RDV d’analyse de leur activité et de leur performance, mais ils sont aussi confrontés à leur réalité opérationnelle, puisqu’ils les accompagnent en clientèle ! » Technique, commercial, gestion ... rien n’est oublié pour des propositions d’amélioration en 360°.

Mais pour faciliter la vie à ses franchisés, le réseau va encore plus loin. « Nous avons créé un pôle planning, qui décroche leurs appels et planifie leurs RDV s’ils le souhaitent. Nous assurons également une hotline et nos techniciens sont là pour répondre en direct à d’éventuelles difficultés sur les chantiers », détaille Bruno Chevalier.

Enfin, le centre de formation Répar’stores met à leur disposition un catalogue de 25 à 30 modules disponibles à tout moment, pour rester connecté aux évolutions du métier.

Un mix imparable pour « un accompagnement plus proche de l’homme que du merchandising », comme aime à le rappeler le dirigeant, qui tient à ce que les franchisés se concentrent toujours davantage sur leur cœur de métier et délivrent la meilleure expérience client qui soit.

Conseils aux futurs candidats

Avant de vous lancer, gardez ces quelques principes à l’esprit :

1 – Posez-vous les bonnes questions

Sachez pourquoi vous choisissez d’entreprendre, faites le point sur vos motivations et assurez-vous que ce projet correspond bien à vos attentes et vos capacités.

2 – Parlez sans attendre à d’autres franchisés du réseau

« Chez Répar’stores et après le 1er entretien téléphonique, nous demandons au candidat de prendre contact avec un ou plusieurs franchisés de sa région. Car ce sont eux qui en parlent le mieux ! » assure Bruno Chevalier - pour qui il serait contre-productif de recommander de s’adresser à des ambassadeurs ou des "franchisés témoins".

3 – Jetez vous à l’eau !

Car pour le dirigeant de Franchise Board, vous ne pouvez pas savoir avant d’essayer, sachant que le niveau de risque est faible, et que sans local vous entreprenez à peu de frais.

4 – Soyez vigilant aux 120 premiers jours de support

Voyez la pertinence et la constance des apports du siège, et quelles ressources il met à votre disposition pour vous monitorer.

5 – Investissez-vous dans toutes les facettes de votre futur métier

S’il est difficile d’être bon partout, ne vous désintéressez pas des aspects qui vous parlent le moins. « Par exemple dans les SAP, vous devez autant savoir prospecter les clients, que parfois produire les missions et ensuite recruter les planifier... », rappelle le membre du Collège des Experts de la FFF.

6 – Sachez mettre la bonne énergie dans la durée

Enfin, « ce n’est pas parce que vous vous franchisez que c’est du tout cuit ! C’est une affaire de personne et d’engagement continu, pas uniquement au démarrage », conclut Léo Delhon.

Candidats à la franchise, de nombreuses enseignes vous offrent aujourd’hui des options crédibles pour vous lancer sans local et ainsi limiter votre prise de risque, tout en créant de la valeur selon un modèle éprouvé. Alors pourquoi hésiter encore ?

Venez explorer ces réseaux en parcourant l’Observatoire de la Franchise pour établir votre shortlist et préparer vos dossiers de candidature !

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Nicolas Coutel
Conseil éditorial - rédacteur
Nicolas Coutel

Conseil éditorial depuis 2017, Nicolas Coutel dispose de quinze ans d’expérience en marketing et communication - dont 10 ans chez Mazars où il a contribué au développement d’une offre de service à destination des réseaux de franchise.

C’est sur cette base qu’il décide de créer son activité, pour se consacrer à l’écriture de contenus pour les enseignes et leur écosystème de conseils.

Titulaire d’une maîtrise en droit public, Nicolas est également diplômé du programme Grande Ecole de Neoma Reims et d’un Master 2 en Sciences de gestion. Féru de développement personnel, il est aussi titulaire d’un certification en coaching professionnel.

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