Les franchisés ont-ils raison d’être optimistes ?

A en croire la dernière enquête* réalisée par le réseau des Banques Populaires Groupe BPCE, en collaboration avec la Fédération française de la franchise et L'Express, les franchisés français restent optimistes malgré un contexte économique fortement dégradé. Ils sont donc 72% à se montrer confiants quant à l’avenir de leur affaire.

Pour Michel Roux, Directeur du développement des Banques Populaires, « les franchisés, comme les franchiseurs, font preuve de réactivité, de ténacité et de créativité face aux difficultés conjoncturelles qui perdurent. » Les franchisés sont même optimistes. A 72%, ils se déclarent confiants pour l’avenir et mettent en avant leur conviction de proposer des produits et des services de qualité, le niveau de leur professionnalisme et leur savoir-faire.
" 72% se déclarent confiants pour l’avenir " Mieux, pour 26% d’entre eux, le chiffre d’affaires réalisé par leur entreprise leur donne également confiance. « La franchise constitue indéniablement un rempart efficace aux effets de la crise », indique Didier Caylou, co-directeur du pôle Banque Assurance  Services Industrie à l’institut CSA. « Quand on est plusieurs, on est plus forts », résume Bernard Sudreau, franchisé la Boucherie. Ce chef d’entreprise, qui a passé vingt ans de sa carrière professionnelle au sein du Groupe Louvre Hôtels, a ouvert sa franchise le 7 mars dernier à Langon, dans la région bordelaise. Neuf mois après son installation, il dépasse de 25% son prévisionnel et voit l’avenir en rose. Parmi ses projets, l’ouverture d’autres établissements en Gironde. L’entrepreneur vise même l’international et se rapproche de son rêve d’enfant de partir s’installer au Canada un jour prochain. Si huit franchisés sur dix déclarent mieux résister à la crise qu'un commerçant isolé, 17% pensent le contraire. Et 30% ne voient aucun avantage à être franchisé plutôt que commerçant indépendant ou salarié. « Les franchisés de moins de 40 ans à la tête d'entreprises de petite taille ont en effet plus de difficultés à percevoir les forces de la franchise. »

Un chiffre d’affaires médian en légère baisse

Dans un contexte économique difficile, les franchisés ont-ils réellement de quoi se réjouir ? Avec un chiffre d’affaires médian en baisse et des salaires parfois menus, la crise se fait sentir. En effet, en 2012, le chiffre d’affaires moyen des franchisés a connu une baisse, passant de 550 000 euros en 2011 à 475 000 euros cette année. Le revenu annuel moyen des franchisés quant à lui demeure quasiment  stable à 34 500 euros. Seuls 27% des franchisés ont un salaire supérieur à 40 000 euros par an alors que 36% d'entre eux gagnent moins de 20 000 euros. " Un franchisé sur deux estime mieux gagner sa vie qu’un salarié"
Pourtant, en moyenne, un franchisé sur deux estime mieux gagner sa vie qu’un salarié ou qu’un commerçant indépendant. La création d'une franchise nécessitant des fonds plus importants que l'ouverture d'un commerce indépendant, les créateurs sont plus enclins à faire appel à leurs ressources propres et à l’emprunt bancaire pour financer leur projet. 56% sollicitent donc un crédit bancaire alors que 38% du financement provient de fonds propre. Moins de deux tiers des franchisés obtiennent un emprunt inférieur à 200 000 euros alors que 24% dépassent cette somme. Alors combien coûte la franchise au final ? En 2012, on estime le coût d'un commerce franchisé à moins de 200 000 euros pour 29% des créateurs et à moins de 50 000 euros pour 27% d'entre eux. Toutefois, le montant est supérieur à 200 000 euros pour 26% des franchisés.

Le profil du franchisé en 2012

44% des franchisés sont des femmes, conte 36% en 2009
49% des franchisés ont un niveau bac+2 ou plus
66% sont d’anciens salariés du privé
62% des franchisés ouvrent leur entreprise dans leur département
44% sont installés dans des villes de moins de 25 000 habitants
Revenu annuel moyen : 34 500 euros
Chiffre d’affaires médian : 475 000 euros

*Enquête réalisée sur un panel de 403 franchisés, interrogés par téléphone du 2 au 7 juillet dernier.