Interview franchise LE TANNEUR
Un entretien avec Hervé Descottes
Hervé Descottes - le
Yves SASSI : Le Tanneur fait partie des marques "institutionnelles" de la maroquinerie. Quelle est son histoire ?
Hervé Descottes : L'entreprise a été créée en 1895 et elle contient les gènes de ce que nous voulons perpétuer. Elle a été fondée à partir d'un brevet, le sans couture, grâce auquel nous fabriquions un porte monnaie qui a connu un succès très important.
L'affaire a été reprise entre les deux guerres par un ingénieur venu d'Italie. C'est lui qui a fait du Tanneur une entreprise moderne, une marque de détaillant. Il avait un sens inné de la communication et a couvert le territoire de panneaux en fer à l'enseigne Le Tanneur. C'est de là vraisemblablement que vient la notoriété de la marque.
Le Tanneur s'est développé grâce à un produit fonctionnel, pratique et bien conçu. Des éléments qui restent dans les valeurs de l'entreprise.
Malheureusement, dans les années '60, Monsieur Gianinetto a cédé son affaire qui employait 12.000 salariés. C'était une des plus importante entreprise de maroquinerie. Elle a été reprise par un groupe anglais.
Spécialisé dans la fabrication, ce groupe aurait du valoriser la marque, ce qu'il n'a pas fait et les problèmes industriels des années 80 ont entraîné le dépôt de bilan. Un groupe américain a repris la société en 1986, avec une société française : Andrélux qui m'appartenait.
En 1986, Andrélux a repris les parts des américains avec Parsons et Whitmore. L'affaire a été relancée et Andrélux a repris la totalité du capital.
Aujourd'hui, LVMH détient 27 % du capital, puis nous sommes entrés en bourse.
Comment se situe votre marque sur le marché ?
Nous avons fait une étude très intéressante, auprès d'une cible féminine à hauts revenus. 3 femmes sur 10 de plus de 45 ans pensaient avoir acheté dans le passé, un sac Le Tanneur… Nous n'en faisions pas à l'époque. En réalité, après 90 ans de "publicité et d'usage", il s'avère que 4 ou 5 français sur 10 ont eu un portefeuille Le Tanneur !
Vous savez, il y a très peu de marques qui disposent des ingrédients essentiels pour développer une marque de qualité :
Nous avons très clairement un métier d'origine, auquel nous avons attaché un produit, le cuir, qui tient la promesse faite au consommateur sur son utilité.
Pour que ces ingrédients, ces gènes, créent une marque, il faut introduire sur ce trépied une dimension de rêve, d'esthétique et de mode. C'est tout cela qui justifie une marque aux dimensions "glamoureuses".
Vous possédez 13 magasins en succursales et vous lancez depuis quelques mois un programme de développement en franchise. Quelles sont vos motivations ?
Alors, pourquoi la franchise ? Simplement parce que nous sommes dans un métier aussi important que le prêt-à-porter. On dénombre en France plus de 3000 points de vente spécialisés en maroquinerie.
Les détaillants, je pense, n'ont pas la formation nécessaire pour que leur affaire se développe et résiste à la concurrence. Il faut trop de qualité pour affronter le marché. D'ailleurs, c'est pour cette raison que le commerce organisé, la franchise ont tant de succès auprès des créateurs d'entreprise... et par conséquent un avenir certain.
D'ailleurs, notre réussite dans les grands magasins montre bien cette nécessité d'être un professionnel pour vendre un bon produit. Le Printemps, les Galeries ont des acheteurs qui connaissent parfaitement l'offre produit, la concurrence, ils ont des stylistes, des étalagistes… Tout ceci justifie la mise en place d'un circuit de distribution spécifique.
Comme je le disais, nous avons énormément investi pour créer notre concept. Nous savons quelle est la surface optimum, comment gérer un stock, faire du merchandising, des réassorts un pour un, former des équipes...
Mais pour lancer ce réseau, nous avons aussi le respect de nos distributeurs traditionnels. Vous savez, dans une maison comme la nôtre, qui a une histoire, une durée dans le temps, il y a des règles, une morale incontournables. Si nous avons un distributeur fidèle dans une ville nous ne lui mettrons pas un magasin à l'enseigne sur son territoire. En revanche, dans des villes prioritaires comme Lyon, où nous ne sommes pas représentés, soit nous trouvons un partenaire, soit nous ouvrirons une succursale.
Quels sont vos objectifs ?
Quel est le profil de vos partenaires ?
Mode et équipement de la personne : ces enseignes tendances recrutent
Marque de prêt-à-porter au style vintage fashion
CA 2 ans : 450 000 €
Apport : 20 000 €
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