Ekyog : une marque éthiquement mode

Créé en 2004 par le couple de bretons Nathalie et Louis-Marie Vautier, Ekyog, avec 46 boutiques ouvertes d’ici la fin octobre, fait figure de leader de la mode éthique.

Pour en arriver là, le chemin a été laborieux mais aujourd’hui, comme le souligne Nathalie, les deux dirigeants sont fiers de leur parcours. « Notre 1ère idée a été d’entreprendre en donnant du sens à notre action. Notre 1er défi et grosse difficulté fut de convaincre les industriels de faire des efforts et de se remettre en cause ». En 2004, le jeune couple quitte Paris pour la Bretagne et investit toutes ses économies dans leur projet : créer, sur un secteur très concurrentiel, une marque de mode avec des moyens limités et proposer un produit respectueux de la peau, des hommes et de la planète.
Très rapidement, le couple rencontre son premier partenaire indien. « Il nous a apporté son expertise du coton bio et nous avons grandi avec lui. Aujourd’hui, il possède deux usines et emploie 800 personnes », raconte Nathalie. Cette première rencontre donne naissance à la première collection. « Une vingtaine de pièces marquées par un certain manque de diversité au niveau des matières ! » Au départ, la marque est distribuée dans des centres de thalassothérapie et au sein de boutiques partenaires comme Nature&Découvertes. En octobre 2005, la première boutique voit le jour à Rennes suivie, neuf mois plus tard, de l’ouverture du premier point de vente affilié à Quimper. A la fin octobre, le réseau comptera 46 points de vente dont 2/3 en affiliation. Sur les 30 derniers mois, la marque a ouvert 36 boutiques. Aujourd’hui, la chaîne dispose de 15 magasins à Paris et en région parisienne. De nouvelles ouvertures sont actuellement en cours en Ile-de-France, à Neuilly-sur-Seine notamment. Selon Louis-Marie Vautier, le parc de magasins devrait atteindre les 50 unités au printemps 2011 pour un chiffre d’affaires estimé à 15 millions d’euros.
Depuis 2004 l’entreprise bretonne a créé 120 emplois. En 5 ans, son chiffre d’affaires a été multiplié par 26. Ekyog a conclu son exercice 2009/2010 en avril dernier avec un chiffre d’affaires, à périmètre non constant, de 8,7 millions d’euros, en hausse de 53%. Toutefois, à périmètre comparable, la marque a elle aussi subi la crise touchant le secteur de l’habillement et a vu son activité légèrement fléchir.

« Non, la mode bio n’est pas forcément moche »

« Quand on parle de mode bio, les gens s’imaginent encore un produit moche », Si les premières années, Ekyog a effectivement privilégié le développement économique au détriment du style, cette époque est désormais révolue. En juin dernier, une collection capsule a vu le jour. Baptisé « Ekyog pour longtemps », ce vestiaire de pièces intemporelles a reçu le soutien de célèbres comédiennes françaises. Pour parfaire son renouveau, Ekyog a repensé son logo, désormais plus anguleux et lancé un nouveau portail web. Et l’innovation étant au cœur de la stratégie de la marque, Ekyog va dévoiler, en novembre prochain, son premier sac en cuir éco-conçu.

Un défi : le tout bio

La culture du coton conventionnel, la plus polluante au monde, représente 24 % des pesticides de la planète. Un million de personnes sont intoxiquées par cette culture et, chaque année, 20 000 personnes décèdent prématurément à cause des pesticides. Pour toutes ces raisons, Ekyog travaille avec du coton 100% certifié biologique et la réalisation des produits est guidée par la charte éthique de la marque. La démarche éthique de l’entreprise concerne donc l’ensemble de la filière de production. Le transport des marchandises s’effectuent en bateau de manière à limiter l’émission de CO2. Les sacs utilisés sont entièrement biodégradables. L’entreprise, qui vient récemment de déménager son siège social, travaille dans des locaux entièrement dédiés au respect de l’environnement. Si les deux dirigeants s’intéressent aux matières et à l’environnement, ils n’en oublient pas moins les hommes. L’entreprise verse ainsi 30% d’acompte à la commande des achats. Une bonne pratique pour les producteurs. Tous les partenaires se sont également engagés à mettre en oeuvre des conditions de travail éthique et solidaire. En 2007, l’association Terre d’Ekyog voit le jour. 10% des bénéfices de l’entreprise sont aujourd’hui reversés à cette association qui permet de financer des classes ou des puits à Madagascar. « Avec des petits moyens, on peut faire de grandes choses », rappelle Nathalie.

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