Hervé Peslin, cofondateur & franchiseur de Passtime, prend la parole
Dans une récente interview, le cofondateur de Passtime, Hervé Peslin, a répondu en toute sincérité aux questions posées…
Vous acceptez de répondre à des questions souvent évitées par les franchiseurs, pourquoi ?
Peut-être pour défier les autres réseaux, ou simplement parce que je n’ai rien à cacher. La transparence est essentielle : en franchise, il faut être franc !
Alors que Passtime célèbre son 18ème anniversaire, le nombre de ses franchisés se rétrécit ! Pourquoi ?
Tout à fait ! Pendant des années, Passtime s’est développé en franchise sur tout le territoire. Mais nos franchisés, dont certains sont là depuis 18 ans, ont élargi leurs secteurs : certains couvrent aujourd’hui plusieurs départements, jusqu’à cinq pour un seul franchisé. Beaucoup ont racheté des zones, parfois très cher, à leurs collègues.
Ceci dit, le nombre total de départements couverts a bien diminué, notamment à cause de la crise sanitaire, qui a touché notre cœur de métier, et de la transition vers le 100% digital. Certains franchisés n’ont pas compris pourquoi nous supprimions le guide papier, mais c’était une nécessité stratégique : notre concept a été copié, il fallait prendre une avance technologique que nos concurrents ne pourraient pas rattraper.
Développer deux applications natives (iOS et Android) représente des coûts colossaux, mais aujourd’hui, ceux qui nous ont fait confiance ne reviendraient en arrière pour rien au monde ! Enfin, contrairement à d’autres franchises qui verrouillent leurs contrats sur 10 ou 20 ans, chez Passtime, on part quand on veut avec un simple préavis. Résultat : tous nos franchisés en activité gagnent bien leur vie !
On a remarqué que vous avez stoppé le recrutement des franchisés il y a longtemps, pourquoi ?
C’est vrai, et il y a plusieurs raisons. Le bouche-à-oreille et la revente de secteurs bien travaillés ont suffi à maintenir notre maillage. Certains ont réalisé jusqu’à 2 000% de plus-value sur leur secteur !
Ensuite, la crise sanitaire a bouleversé nos plans. Impossible de vendre une application de réductions quand restaurants, commerces, loisirs et hébergements sont fermés ! Nous avons donc consacré toutes nos ressources à la digitalisation du concept, un chantier essentiel.
Enfin, il y a un facteur plus personnel : mon associé et moi avons chacun fondé une famille entre 2008 et 2013, avec deux enfants chacun. Nos priorités ont changé. Nous voulions être présents pour les voir grandir, les accompagner à l’école, aux activités… Passtime nous a offert cette liberté, et nous voulons la même chose pour nos franchisés ! Nous n’avons jamais cherché à devenir richissimes, nous privilégions le confort de vie et le temps libre.
Cela n’empêche pas nos franchisés de très bien gagner leur vie. Certains gagnent autant que nous… et même plus ! Nous avons aussi ralenti l’internationalisation. Quand nous étions enfin prêts en 2020, le COVID nous est tombé dessus, stoppant net nos ambitions européennes.
De plus, développer un réseau à l’international sans master-franchise nécessite des ressources financières colossales. Nous avons préféré investir dans nos outils numériques et réussir le lancement de l’application Passtime. Tout cela sans imposer des redevances exorbitantes à nos franchisés : nous leur demandons des montants très raisonnables par rapport aux services fournis.
Concernant la communication en franchise, pourquoi la relancer activement cette année ?
C’est simple : notre digitalisation est enfin complète ! Depuis un an, plus aucun franchisé ne vend de guides papier, tout le réseau est passé au 100% numérique.
De plus, nos enfants ont grandi (le plus jeune vient d’avoir 12 ans). Nous avons eu la chance de les voir grandir et d’être présents au quotidien. Aujourd’hui, nous avons plus de temps pour relancer le développement de Passtime.
Et bien sûr, l’âge de la retraite approche : j’aurai 54 ans cette année et nous pensons à l’avenir. Nous voulons booster notre réseau, maximiser la rentabilité de nos franchisés et conquérir l’Europe.
Notre référence ? ‘’La Fourchette’’, devenue ‘’The Fork’’, qui a été rachetée par TripAdvisor pour 50 millions d’euros. Leur secret ? Une digitalisation complète ! Nous visons un modèle similaire, avec une ambition plus large : Passtime, ce ne sont pas seulement des restaurants, mais aussi des commerçants, loisirs et hébergements. Et contrairement à eux, nous offrons un référencement gratuit aux partenaires, ce qui permet à nos utilisateurs de bénéficier de remises bien plus avantageuses.
Alors oui, nous ne dirions pas non à partager plusieurs dizaines de millions d’euros au moment de la revente ! Et nos franchisés non plus : avec un investissement initial de 20 000€, leur franchise Passtime pourrait valoir bien plus qu’ils ne l’imaginent…
Patrick Rucart est rédacteur pour le site Observatoire de la Franchise depuis 8 ans. Avec une solide expérience dans le domaine de la franchise et de l'entrepreneuriat, il suit de près les tendances du marché et les stratégies des réseaux. Son expertise lui permet de donner des conseils pratiques aux futurs franchisés et d'analyser les évolutions du secteur. Grâce à son regard averti, Patrick aide les entrepreneurs à mieux comprendre les enjeux et les opportunités de la franchise, avec des informations claires et fiables.
