Rentabilité des franchises - 21 janvier 2013
Bonjour, Je réagis à la question posée sur la rentabilité des franchises. Je comprends la question d'Eric car pour avoir exploré plusieurs dossiers, je constate que la rémunération moyenne des gérants franchisés est assez faible au regard des capitaux investis et très souvent inférieure à un salaire même moyen (inférieure ou égale à 40 000 euros par an) alors que les redevances versées au réseau sont fixes et souvent élevées. J'en suis arrivé à la conclusion que c'était dû à la rareté des concepts en B to C avecun haut niveau d'expertise. Quelle est votre opinion là dessus et pourriez vous néanmoins donner des pistes de franchise s'adressant à des cadres avec un haut niveau de formation et d'expérience. Cordialement Eric
Rentabilité des franchises : La réponse de
Bonjour Monsieur,
Je vois que vous avez déjà exploré plusieurs concepts, et que la rémunération moyenne des franchises que vous évoquez ne vous semble pas très élevée eu égard aux capitaux investis. Bien sûr il est délicat de répondre de façon indiscutable à votre question assez large. Néanmoins on peut je crois nuancer votre perception par quelques commentaires.
Tout d’abord les franchises de services exigent généralement des capitaux modestes, et dans ces cas la rentabilité ramenée à l’investissement est souvent bien meilleure que lorsque l’investissement est élevé. Par ailleurs, de l’extérieur la rémunération indiquée par l’exploitant est souvent difficile à mettre en perspective. En effet votre impression repose sur des moyennes. Or pour diverses raisons, comme en points de vente intégrés d’une même enseigne, l’écart est souvent important entre la rentabilité des exploitants moyens et celle des meilleurs. De plus, s’agissant de franchisés le gérant se rémunère souvent par un mix : un salaire modéré, mais largement compensé par distribution de dividendes en fin d’exercice. Enfin lors de la cession de son entreprise, le franchisé peut réaliser une plus-value non négligeable qu’il faudrait intégrer aux revenus distribués au cours des années.
Vous mentionnez aussi l’ambition normale d’un cadre ayant un haut niveau d’expertise et expérience d’encadrement. Ce profil particulier dispose alors des aptitudes pour exploiter -à l’aide de salariés- plusieurs points de vente en franchise d’une même enseigne – cette implication permettant alors de générer un revenu bien supérieur à celui procuré par un seul point de vente. Il est vrai que tout le monde ne dispose pas des capacités à gérer plusieurs unités franchisées constituant autant de « centres de profit » - lancés s’il le faut au cours de plusieurs années.
Enfin ce profil que vous évoquez avec expérience de haut niveau peut envisager l’importation d’un concept pour devenir « master franchisé » avec l’objectif de développer le nouveau concept sur l’ensemble du territoire français. On peut citer l’exemple de Century 21 il y a quelques années.. Il est vrai que développer une master franchise impliquera un investissement, des risques et des perspectives beaucoup plus importants. De tels concepts se présentent notamment au salon de la franchise de Paris.
Comme on le voit, les possibilités en franchise sont plus larges qu’on l’imagine spontanément et peuvent procurer des niveaux de revenu très différents, ceci tenant non seulement au concept, mais aussi à la configuration de développement envisagée. J’espère avoir contribué à faciliter quelque peu votre réflexion.
Bien cordialement.
Henri Masson