Avenir de la franchise ? - 09 août 2011

Bonjour, ma question est simple, ne risque-t-il pas d' avoir à un moment une explosion de la "bulle" franchise ? Ce secteur peut-il continuer à se développer au même rythme ? La nouvelle génération de consommateurs va-t-elle continuer de faire péreniser les magasins et chaînes génériques . Est-il envisageable de voir renaître les commerces de proximité ? Merci de votre retour

Avenir de la franchise ? : La réponse de Laurent Delafontaine

Pour répondre à votre question sur l’effet supposé de « bulle de la franchise », je pense que vous avez en partie raison.

Concernant le principe juridique et organisationnel de la franchise, si des évolutions améliorent régulièrement ce système, les bases restent les mêmes :

·      Un entrepreneur (le franchiseur) dispose d’une marque protégée, d’un savoir faire éprouvé, d’une capacité à transmettre durablement ce savoir-faire et à animer son réseau de franchisés.

·      Un chef d’entreprise indépendant (le franchisé) reconnaît le savoir faire différentiant et souhaite pouvoir l’exploiter à son bénéfice sur un territoire contractuel défini.

·      Les deux parties formalisent leurs volontés réciproques dans un contrat de franchise, précisant les différentes modalités et conditions financières.

Ce mode de développement en réseau présente, à mes yeux, plus d’avantages que d’inconvénients. Et je ne vois pas de raison particulière qui viendrait freiner sa croissance, les « success story », tant du côté franchiseur que franchisé ne sont pas anodines.

De plus, le franchisé Mie Câline ou Yves Rocher dans sa ville est considéré comme un commerce "de proximité", et il fera toujours face à des commerçants "indépendants", boulanger et institut de soins. Je pense que c'est un faux débat, peut-être vouliez-vous parler des méga centres commerciaux en périphérie urbaine versus les commerces de centre-ville.

Cependant, et c’est là que je rejoins votre point de vue, mettre en franchise un concept, est un moyen de plus en plus utilisé par de nombreuses enseignes, qui pensent trouver là une façon peu couteuse de développement.

Les erreurs les plus courantes de ces « pseudo-franchiseurs » sont nombreuses : résultats économiques du pilote in-reproductible, durée contractuelle incohérente avec les emprunts bancaires, mauvaise protection de la marque, absence de modélisation du savoir-faire, amateurisme de la formation, accompagnement au démarrage inexistant, animateur de réseau (s’il existe) multitâches et débordé, études de marché et/ou géomarketing bâclées, recrutements hasardeux,… la liste serait trop longue !

Les 1ers franchisés de ces enseignes vont lourdement payer cette absence de professionnalisme. Au mieux, ils « essuieront les plâtres », au pire, ils perdront leurs investissements financiers et humain.

Devenir franchiseur nécessite une série d’étapes, clairement identifiées et devant produire des livrables (outils, procédures,) reconnus et opérationnels. Le cabinet AXE RESEAUX (comme d’autres membres du collège des experts de la fédération française de la franchise), aide les jeunes franchiseurs dans cette démarche,

Alors que faire pour éviter ces "mauvaises" enseignes, je préconise une check liste assez courte :

1 - Il y a t-il un client dans la salle ?

Un produit ou un service peut être très innovant, il faudra toujours un acheteur en face, d’où l’importance de l’étude préalable à tout développement de concept. Pensez donc à vérifier chez le franchiseur l’étude de marché réalisée, la mise en avant des avantages concurrentiels du produit/service et sa parfaite expertise technique et commerciale.

2 – Qu’entendez-vous par rentable ?

Un franchiseur doit apporter toutes les assurances pour démontrer la rentabilité de son concept, en particulier par les résultats comptables de son pilote.

3 - Le métier de franchiseur tu apprendras.

La franchise est un métier complet et complémentaire au métier d’origine d’un concept. Vérifiez les garanties tangibles sur l’existence de Savoir faire, la capacité à former et à animer un réseau et sur le professionnalisme général.

4 – Je vous rappelle au plus vite !

Il est prudent de juger de la disponibilité de vos interlocuteurs. N’hésitez pas à appeler des franchisés pour vérifier l’assistance réelle des animateurs sur le terrain ainsi que celle des fonctions supports au siège social.

Vous l’aurez compris dans mes propos, je partage votre avis sur la présence de pseudo-franchiseurs malhonnêtes, et qui en l’absence de régularisation étatique, cherche un développement à moindre frais, réalisé sur le dos de partenaires crédules.

Gageons que les blogs, forums, sites spécialisés,… favorisent l’information auprès des candidats et préviennent des écueils aujourd’hui réels.

Bien cordialement.