Dossiers de la franchise

Elisabeth Stachler et Moussa Niang répondent aux questions de l'Observatoire

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Elisabeth Stachler, Déléguée aux Services à la Personne pour la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et Moussa Niang, Chargé de projets Création et Reprise d’entreprise pour la Maison de l’Emploi de Paris, ont répondu aux questions de l’Observatoire de la Franchise.

Quelle est exactement votre mission au sein de la CCI ?

Elisabeth Stachler : En tant que déléguée aux services à la personne, j’ai une mission de coordination transversale pour toutes les actions entreprises par la CCIP dans le champ des services à la personne questions et actions. Nous nous adressons aux porteurs de projet qui sont intéressés par nos prestations en matière de création d’entreprise mais également aux entreprises déjà installées qui utilisent nos compétences en matière de développement de l’emploi par exemple. La CCI de Paris s’est intéressée au secteur des services à la personne dès l’avant projet de loi lancé par Jean-Louis Borloo, alors Ministre de la Cohésion Sociale. Nous avons suivi le projet de plan, le plan, la loi et les textes d’application et avons rapidement mis en place des séances d’information internes pour nos conseillers. Pour le public, nous avons mis en place plusieurs prestations. Ainsi, nous organisons des réunions d’information pour les créateurs d’entreprise. Ces réunions ont lieu de manière régulière à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis et dans le Val de Marne. Les porteurs de projet peuvent aussi bénéficier de nos prestations classiques en matière d’aide et d’accompagnement à la création.
Notre école Advancia propose également un stage de formation de 40 heures dédié à la création d’entreprise dans le secteur des Services à la Personne.

Moussa Niang : La CCIP travaille en partenariat avec la Maison de l’Emploi de Paris sur le secteur des Services à la Personne. En tant que conseiller en création et reprise d’entreprise pour la Maison de l’Emploi, j’anime des réunions d’information mensuelles baptisées « Entreprendre dans les Services à la Personne ». Ces réunions nous permettent de recevoir des porteurs de projet et de leur présenter d’abord la réglementation et ensuite, compte tenu des spécificités de ce domaine d’activité, la méthodologie à adopter pour y créer son entreprise dans ce secteur. A la suite de cette réunion d’information, je reçois les participants dans le cadre d’entretiens individuels qui durent en moyenne une heure, pour les aider à structurer leur projet, à élaborer un business plan et à constituer le dossier de demande d’agrément. Les réunions mensuelles ainsi que le suivi des porteurs de projet ont été mis en place dans le cadre du partenariat de la CCIP et de la Maison de l’Emploi de Paris.


La CCIP organise également depuis trois ans un forum consacré aux services à la personne ?

Elisabeth Stachler :Pour la troisième année consécutive, nous organisons un forum consacré aux services à la personne. Cette année, ce forum aura lieu le 25 juin à la Bourse de Commerce de Paris. Après avoir traité les années précédentes la création, le développement, l’emploi et la professionnalisation, cette édition sera consacrée aux métiers des Services à la Personne. Nous souhaitons aborder d’une manière plus approfondie le cœur de métier. Nous allons donc revenir sur les compétences nécessaires, le savoir-faire, les savoir-être avec des professionnels du secteur, des organismes de formation, des organismes de financement de la formation…

Pensez-vous que le statut d’auto-entrepreneur va doper la création d’entreprise dans le secteur des services à la personne ?

Elisabeth Stachler : Ce statut n’est pas, sur le long terme, applicable à la création d’une structure vouée à se développer. En revanche, cela peut être une bonne solution pour celui qui veut créer son propre emploi, et/ou « tâter » le terrain avant de s’engager vers la création d’une entreprise plus importante.

Quelles sont les compétences à avoir pour exercer sur ce secteur?

Elisabeth Stachler : Le chef d’entreprise faisant le choix du secteur des services à la personne doit véritablement être un entrepreneur manageur. L’aspect gestion des ressources humaines est primordial. Il s’agit d’une industrie de main d’œuvre. Le recrutement, le management, la formation, la motivation et le suivi des salariés constituent des aspects essentiels. Il faut en plus gérer toute la partie commerciale : identifier les clients, les fidéliser, leur apporter des services de qualité... Exercer sur ce secteur nécessite donc des compétences multiples.

Pensez-vous que les porteurs de projet ont intérêt à s’adosser à des réseaux se développant en franchise ?

Elisabeth Stachler :Appartenir à un réseau reconnu permet de rassurer la clientèle. Les réseaux disposent d’expérience, d’expertise et de process aboutis. De plus, on peut prévoir que l’atomisation du secteur ne résistera certainement pas au fil des années.

Quel est le profil des porteurs de projet du secteur des services à la personne ?

Moussa Niang : ¾ des personnes que nous recevons sont des demandeurs d’emploi. Nous accueillons également des salariés souhaitant devenir leur propre patron. La moitié de ces salariés sont issus du milieu médical ou social. Ils souhaitent créer leur structure et viennent chercher des informations sur la mise en place de leur projet.
Il y a plusieurs profils de créateurs : Les personnes intéressées par le statut d’auto-entrepreneur qui souhaitent créer leur propre emploi, les personnes qui s’intéressent à la création d’une structure à taille humaine, type société avec quelques salariés, et qui prévoient un capital ne dépassant pas les 10 000 euros et, enfin, les créateurs qui ont des perspectives de développement plus importantes. Généralement, ces derniers sont des cadres ou jeunes diplômés d’écoles de commerce qui envisagent une reconversion. Ils maîtrisent l’aspect gestion et commercial de l’entreprise mais ont de nombreuses lacunes à combler dans la connaissance des métiers des « services à la Personne » et aussi en matière de réglementation.

Quels conseils leur donnez-vous ?

Moussa Niang : Souvent les porteurs de projet sont effrayés par le dossier d’agrément. Ils focalisent leurs actions sur l’obtention de l’agrément et délaissent parfois leur business plan qui conditionne pourtant la réussite de leur projet. Je conseille aussi à ceux qui veulent exercer auprès d’un public fragile comme les personnes âgées ou dépendantes d’effectuer une formation courte qui leur permettra d’appréhender les problématiques métier. Nous sommes d’ailleurs en train de mettre en place, au sein de la Maison de l’Emploi, un nouveau module de formation dédié aux porteurs de projet qui souhaitent exercer auprès de cette population.


Bourse de Commerce de Paris : 2 rue Viarmes 75001 Paris Tél. : 0 820 012 112
Maison de l’Emploi de Paris : 2 rue Viarmes 75001 Paris - Moussa Niang Tél. : 01 55 65 48 06 / 57 - www.maison-emploi-paris.fr

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