Dossiers de la franchise

Franchise sans local, la solution idéale pour 2021

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Alors que la crise sanitaire se poursuit, la franchise représente plus que jamais un système vertueux, capable de protéger ses adhérents en mettant toutes les ressources en commun et en jouant sur la solidarité. Pour les entrepreneurs souhaitant se lancer et rejoindre un réseau dynamique réclamant une mise de fonds raisonnable, opter pour une franchise sans local peut s’avérer une solution idéale. Tour d’horizon et analyse des concepts en cours de déploiement, en compagnie de Christophe Bellet, expert de la franchise à la tête de son cabinet Gagner en Franchise, et de deux représentants des enseignes Repar’Stores et DetailCar. Pour finir, nous vous suggérons quelques réseaux à la recherche d’entrepreneurs en France, afin de vous donner des pistes...

Quels sont les avantages d’une franchise sans local ?

On s’en doute, l’un des avantages d’opter pour une franchise sans local est d’ordre économique. En effet, cela permet de se soustraire à des loyers qui peuvent atteindre des sommets, notamment dans les centres-villes les plus prisés de communes comme Paris, Bordeaux, Marseille, Lyon ou Lille. Le franchisé aura le loisir de travailler de chez lui ou bien directement chez le client, lors de ses rendez-vous. Il est donc nécessaire de faire la part des choses entre son activité professionnelle et sa vie privée. « Travailler sans magasin nécessite une forte dose de concentration et la possibilité de bien distinguer sa vie personnelle de sa vie privée, nous en sommes tous témoin aujourd’hui. Bien prendre garde aussi à disposer de suffisamment d’espace chez soi et de disposer d’un bureau isolé, où l’on pourra passer ses coups de téléphone et rédiger ses mails en toute quiétude » souligne Christophe Bellet à ce sujet.

Certains secteurs d’activité se prêtent plus que d’autres à exercer sans local : on imagine mal un restaurant ou un hôtel se passer de lieu physique pour accueillir la clientèle, tandis que dans la plupart des métiers de service, cela est parfaitement envisageable.

Entreprendre sans local : un engouement depuis plusieurs années

L’ensemble des professionnels du commerce en réseau s’accordent à dire qu’il existe un réel engouement depuis plusieurs années envers les franchises sans local.

Si dans la plupart des cas de figure, un franchisé est censé pratiquer son métier au sein de son « commerce », c’est-à-dire son magasin physique, l’irruption de la téléphonie mobile et la diffusion d’Internet ont donné naissance à d’autres manières d’envisager le métier de commerçant.

A la base, l’objectif d’un franchisé est de prodiguer un service ou fournir un article à sa clientèle, sans que cela passe nécessairement par un échange physique dans un magasin. Comme nous l’avons vu, de nombreuses activités peuvent s’effectuer à distance, ou bien directement au domicile de la clientèle finale. Dans ce cas, s’encombrer d’un local physique n’aurait pas de sens et serait même source de coûts.

entreprendre sans local

L’aspect financier constitue l’une des raisons de l’engouement des candidats à la franchise : certains concepts réclament en effet moins de 10 000 € d’apport pour se lancer puisqu’aucun stock ni personnel ne sont à prévoir. C’est le cas dans le conseil aux entreprises par exemple. Quand on connaît le prix du foncier en France, particulièrement dans les centres-villes des cités les plus prisées où les prix frôlent les 10 000 euros du mètre carré, il n’est pas étonnant de comprendre la forte attractivité des enseignes fonctionnant sans local. Selon Christohe Bellet, « Opter pour une franchise sans local permet d’atteindre une meilleure rentabilité rapidement, puisqu’on économise sur le droit au bail et sur les travaux d’aménagement. Même dans le cas d’un camion-magasin, l’investissement ne dépasse pas les 50 000 €. Travailler à domicile permet de gagner du temps à l’ouverture : il suffit en effet de disposer d’une connexion Internet, d’un téléphone et d’un véhicule pour se lancer ».

Des actions de communication décalées

Se passer de local a pour conséquence de ne pas pouvoir compter sur sa boutique pour attirer les clients. Internet joue donc les premiers rôles pour booster sa notoriété et il faut prévoir un budget conséquent en AdWords et en actions de communication, que ce soit en ligne ou dans la presse locale. Il est conseillé de se munir d’une page Facebook / Instagram, ou bien être rattaché à celle du franchiseur.

Enfin, dans le cas d’une franchise mobile, c’est bien souvent son propre véhicule (voiture ou camion) qui servira de support publicitaire et le franchiseur met un soin particulier dans le chartage et la pose des éléments graphiques, et ce pour chaque franchisé avec une adaptation en fonction des régions et une indication claire du numéro de téléphone et de l’adresse email de contact.

Certaines activités se pratiquent en solo, d’autres en équipe et il faut donc prévoir un lieu où se réunir. A ce sujet, Christophe Bellet précise qu’« un espace de co-working peut être une bonne solution mais on peut aussi opter pour une réunion en visio-conférence, de manière régulière, soit en individuel soit en équipe complète. Instituer des reportings est nécessaire car mieux on mesure la performance économique des collaborateurs, meilleure est l’efficacité. Cela permet de plus de lutter contre l’isolement des salariés. On peut aussi organiser des challenges et des compétitions ludiques pour renforcer l’esprit d’équipe. Le tout est que chacun se sente impliqué, même sans rencontrer ses collègues tous les jours ».

Quel profil pour une franchise sans local ?

Le succès repose avant tout sur la capacité du franchisé à « vendre » ses services, c’est pourquoi avoir un profil commercial est indispensable, le contact humain étant essentiel. Pour le reste, la formation dispensée par le réseau de franchise constitue l’une des clés du succès, de même que la reproduction fidèle d’un savoir-faire qui a fait ses preuves ou la capacité d’une marque à attirer le client grâce à sa notoriété.

Interview croisée de Guillaume Varobieff, co-dirigeant de Repar’Stores, et d’Alexandre Maurel, Directeur Marketing et Réseau de DetailCar

Concept de lavage de véhicule, DetailCar se développe sous deux modes d’exploitation : l’un « fixe » est installé sur les parkings d’hypermarchés et s’adresse aux consommateurs. L’autre « mobile » intervient pour les professionnels, grâce à une camionnette aménagée. DetailCar n’est pas inquiet sur les conséquences de la crise sanitaire sur son activité, bien au contraire : son procédé garantit une véritable purification du véhicule, en le débarrassant de toute bactérie. D’ailleurs, la marque est très proactive et lance une offre spéciale en direction des personnels soignants, afin que leur voiture soit assainie de manière régulière.
Nous avons récemment interviewé en video Alexandre Maurel, si vous souhaitez connaître les profils recherchés et les plans de développement pour les mois à venir :

Quant à Repar’Stores, il s’agit d’un spécialiste de la réparation de stores et volets de toutes marques. Ses équipes se déplacent à bord d’une camionnette disposant de l’ensemble des pièces du marché, ce qui permet de se passer de local.

Dès le début de notre aventure, nous avons souhaité nous lancer sans local ni showroom et proposer une structure légère à nos franchisés

D’après Guillaume Varobieff : « Chez Repar’Stores’ nous proposons une activité exclusivement mobile, c’est à dire qu’il n’y a pas besoin de magasin physique. Dès le début de notre aventure, nous avons souhaité nous lancer sans local ni showroom et proposer une structure légère à nos franchisés. Seul un espace est nécessaire pour entreposer les quelques outils et éléments qu’on ne souhaite pas mettre à bord de sa camionnette. Un garage ou un box peut convenir, et l’on y trouvera notamment les pièces commandées sur mesure en attente de pose ».

Pour Alexandre Maurel, de DetailCar : « Le premier avantage du concept mobile est le coût très réduit et la rapidité d’installation : deux mois à peine suffisent de la première prise de contact jusqu’au lancement effectif sur le terrain. Un lancement rendu efficace par le travail effectué en amont par le franchiseur : nous identifions en effet les meilleures zones de chalandise et nous les attribuons aux candidats en fonction de leur souhait d’implantation ».

Selon Guillaume Varobieff : « Au sein du véhicule se trouve 80% des pièces les plus utilisées, cela permet de réparer 300 types de volets et de stores. Au final, lors de nos interventions, nous sommes capables de réparer directement dans deux cas sur trois, ce qui est considérable. Le dernier tiers nécessite généralement la commande d’une pièce particulière mais même dans ce cas, la solidarité entre nos franchisés peut accélérer les choses en mettant en commun les ressources. Nous passer de local est l’une des clés de notre succès du point de vue économique. En effet, notre structure light permet aux franchisés d’avoir des coûts fixes de l’ordre de 3 000 euros, qui recouvrent tout ce qui concerne la camionnette (leasing, assurance, carburant) ainsi que les frais d’expertise-comptable, l’accès à notre logiciel et les redevances, y compris publicitaires. »

Des frais financiers de départ minimes

Quelques chiffres pour finir. Chez Repar’Stores : « Le point mort est atteint dès 5 000 euros de chiffre d’affaires, ce qui est possible en quelques mois puisque chaque intervention est facturée 400 euros en moyenne. A moyen terme, on peut envisager des revenus de l’ordre de 3 500 euros par mois pour un chiffre d’affaires annuel de 180 000 euros une fois qu’on est bien identifié dans sa zone d’intervention. Certains de nos franchisés ont décidé d’acquérir plusieurs véhicules et constatent tous les jours que le fait d’être dépourvu de local constitue un avantage par rapport à la concurrence » indique Guillaume Varobieff, ce qui en fait un concept très rentable.
A noter que d'après une récent entretien avec Guillaume Varobieff en video, le réseau, qui vient d'accueillir Somfy comme partenaire majoritaire, souhaite atteindre le demi-millier de véhicules d'ici 2025 :

Même son de cloche de la part d’Alexandre Maurel, selon lequel : « Les frais financiers de départ sont minimes : de l’ordre de 17 000 €, sans compter le véhicule lui-même (de type Kangoo ou Partner) mais en incluant son aménagement. Qui dit coût réduit dit rentabilité en hausse : au bout de deux ans, le CA peut atteindre les 120 000 € HT, et même dépasser les 200 000 € pour les franchisés les plus actifs. En termes de communication, pour se faire connaître, DetailCar mise sur le choix des meilleurs emplacements de parking pour le concept fixe. Concernant le mobile, le succès vient d’une alliance d’une stratégie Internet et de démarchages sur le terrain. Les premiers jours, nous accompagnons nos franchisés en organisant de grandes actions de communication locale comportant des remises promotionnelles pour lancer la machine. »

Exemples de franchises sans local

Voici quelques exemples de métier pouvant se pratiquer à domicile, à l’aide d’une connexion Internet, d’une ligne téléphonique et d’un simple véhicule pour se déplacer en rendez-vous.

Conseil aux entreprises

Le coaching et le conseil aux entreprises n’est pas l’apanage de la franchise, puisque de grands groupes d’audit pratiquent ces missions depuis des décennies : citons Cap Gemini, Accenture, KPMG, Deloitte parmi les Français reconnus. Cela consiste à envoyer auprès des entreprises des experts, capables d’améliorer l’efficacité des Grands Groupes ou des PME, en leur faisant des recommandations basées sur des faits tangibles.

La franchise s’avère particulièrement active dans ce domaine, notamment sur la cible des PME, avec des concepts comme ActionCOACH, Evoludis ou EssOR des ENTREPRISES.

Dépannage, réparation et entretien

Là aussi, l’activité ne nécessite pas de local où accueillir les clients, puisque tout se déroule chez eux justement. On trouve sur ce créneau des enseignes spécialisées dans la réparation des stores et volets (Repar'stores), des concepts dédiés au dépannage et à l’urgence, comme HELP Confort ou La Compagnie des Déboucheurs (spécialiste des canalisations bouchées). Autre domaine connexe, le traitement des nuisibles (As de Pic).

Bricolage et jardinage

En rejoignant O2 Care Services, les amoureux de verdure pourront créer une franchise sans point de vente, puisque le métier consiste à se rendre chez les particuliers pour s’occuper de leur jardin ou de leur terrain. De même, de nombreux réseaux de services à la personne proposent des prestations de bricolage à des personnes dépendantes ou souhaitant se dégager du temps pour leurs loisirs et là encore, nul besoin d’un accueil client sous forme de boutique.

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