Dossiers de la franchise

Les enseignes du commerce spécialisé pourraient réduire leur parc

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Victimes d’une consommation affectée par la crise, d’une concurrence accrue, de la hausse du coût des matières premières et des loyers, les enseignes du commerce spécialisé souffrent.

Pénalisées par une baisse d’activité et la hausse de leur loyer, certaines enseignes du commerce spécialisé pourraient réduire leur voilure. Lors de la présentation des résultats du 1er semestre 2012 du commerce spécialisé, Michel Pazoumian, Délégué Général de Procos (Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé), s’est montré soucieux. Avec un Indice des loyers commerciaux (ILC), sur lequel sont majoritairement indexés les loyers des magasins des centres commerciaux, qui vient de progresser de 3 % et un Indice du coût de la construction (ICC), qui fait figure de référence pour la plupart des boutiques de centre-ville, qui a quant à lui a progressé de 4,5 %, les enseignes voient leur marge fondre. « La flambée de l’Indice du coût de la construction (+45% entre  2000 et 2012, ndlr), sur lequel les loyers d’une majorité de boutiques de centre-ville sont indexés, a entraîné une fragilisation des comptes d’exploitation des entreprises de commerce. Le commerce indépendant doit supporter des taux d’effort de plus en plus élevés, qui pèsent sur leur marge et sur leur rentabilité. Jusqu’à présent les adhérents arrivent à conserver leur parc. Mais la dégradation de leur compte d’exploitation se poursuit. A terme, les hausses de loyers pourraient entraîner des fermetures d'enseignes », s’inquiète donc Michel Pazoumian. Pour la Fédération, la bataille sur la marge ne fait que commencer et va être le combat des enseignes dans les cinq années à venir. L’élévation des coûts locatifs freine également l’installation de nouveaux commerces au sein des centres-villes et centres commerciaux. « Aujourd’hui, le taux de vacance devient structurel et peut atteindre 10% en centre-ville », précise Pascal Madry, directeur de Procos. La Fédération plaide donc pour que l’ILC devienne obligatoire.

Une consommation en berne

A magasins comparables, la croissance des 260 enseignes adhérentes à Procos, sur le 1er semestre 2012, est quasiment nulle, enregistrant seulement une très légère progression de 0,25%. Alors que le premier trimestre fut plutôt bon, le deuxième s’est révélé très mauvais, avec un mois d’avril catastrophique. « Une vraie rupture s’est créée depuis le mois d’avril. Dans les activités de restauration, août a été mauvais, septembre n’a pas été bon », indique Jean-Luc Bret, Président de Procos et Pdg de La Croissanterie. Parmi les secteurs qui souffrent le plus : le prêt-à-porter , et plus particulièrement l'habillement féminin qui a subi une baisse de 5,5%. « En avril, certaines enseignes dediées à la chaussure ont enregistré une baisse allant jusqu’à 20% », précise Michel Pazoumian. Seuls rescapés de la morosité ambiante : le secteur hygiène/beauté qui progresse de 2,70% et la restauration rapide qui enregistre une hausse de 3,7%.

Procos se garde de faire des prévisions pour la fin de l’année, mais peine à cacher son pessimisme. « L’environnement économique n’est pas bon. Sachant que le mois de décembre représente 12% de la fréquentation annuelle et que le dernier trimestre permet à la majorité des enseignes de réaliser entre 20 et 28% de leur chiffre d’affaires annuel, les trois derniers mois de l’année vont être cruciaux. »

A propos de Procos
La Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé réunit 260 enseignes, qui représentent  60 000 points de vente et qui réalisent 35% du chiffre d’affaires du commerce spécialisé. En 2001, elles ont enregistré un chiffre d’affaires de 93,5 milliards d’euros
 

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