Première chaîne de restaurants "Texmex" en France, El Rancho se développe dans les principales agglomérations en périphérie des villes, en centre commercial ou en "solo". Directeur développement du réseau, Alain Nicolas nous dévoile dans un long entretien la stratégie de l'enseigne pour les années à venir. Cette stratégie devrait conduire le réseau à donner la priorité à l'expansion en périphérie, avec des bâtiments "solo".
Samuel Burner : Qu’est-ce qui fait la spécificité d’El Rancho dans la restauration thématique ? Comment définiriez-vous le positionnement de l’enseigne ?
Alain Nicolas : Le concept El Rancho a été créé en 1992 par Laurent Caraux. Le réseau est désormais bien ancré dans le paysage français avec 21 établissements, dont 10 en franchise.
Une des spécificités d’El Rancho est d’être la seule chaîne de restauration en France à s’être positionnée sur le créneau du tex-mex. Avec un ticket moyen qui avoisine les 20 euros.
Notre concept s’exprime sur des surfaces de 400 à 500 m² en général. Chaque établissement réalisant un chiffre d’affaires moyen de 1,5 million d’euros.
Quel bilan tirez-vous de l’année 2007 ? Quelle a été la politique de développement d’El Rancho l’an passé ?
L’année 2007 a été assez atypique. Comme beaucoup de nos confrères de la restauration thématique, le premier semestre 2007 a été assez mauvais, puis l’activité s’est redressée au cours de la seconde moitié de l’année. Au final, El Rancho a vu son chiffre d’affaires progresser de + 1%, à surface comparable.
Coté développement, le réseau a procédé à 4 ouvertures de restaurants durant ces dix derniers mois. Ces établissements ont été implantés en région parisienne dans le centre commercial Carré Sénart, à Saint Brice sous Forêt et Conflans Sainte-Honorine. Nous nous sommes également implantés de nouveau en province, à Metz.
Comment le réseau El Rancho s’est-il comporté depuis le début de l’année ? Quels objectifs vous fixez vous pour les mois qui viennent ?
L’enseigne a bien démarré l’année. Sur les trois premiers mois, le réseau a ainsi vu son chiffre d’affaires progresser de + 6% à surface comparable, par rapport à la même période de l’année précédente.
Nous avons pas mal de projets de créations dans les tuyaux. Ainsi à la fin de l’année 2008, un restaurant franchisé devrait ouvrir ses portes à Perpignan, avec un format de bâtiment solo. Puis devraient suivre dans la foulée deux autres restaurants situés au Havre et Villeneuve d’Ascq, sans doute en mars 2009.
La création de bâtiment solo est un axe fort et prioritaire de notre développement. Le concept El Rancho est très bien adapté à des implantations en périphérie des grandes agglomérations.
Comment devient-on franchisé El Rancho ? Faut-il nécessairement être du métier pour rejoindre votre réseau ?
Le futur franchisé El Rancho doit posséder à la fois des qualités managériales des capacités commerciales et de bonnes notions de gestion. Il faut préciser qu’un projet d’un restaurant comme El Rancho dépasse bien souvent le million d’euros. Idéalement, le candidat doit disposer d’un apport personnel de 250 000 euros minimum.
El Rancho ne cherche pas à se développer à tout prix. Nous prévoyons ainsi entre trois et quatre établissements supplémentaires par an, dont la majorité en franchise. L’important pour nous est de trouver le bon emplacement et l’exploitant qui va avec, qu’il vienne ou nous de la restauration.
Quels sont les principaux freins au développement d’un réseau comme El Rancho dans l’Hexagone ?
Les contraintes administratives sont de plus en plus difficiles. Il faut désormais compter en moyenne six mois pour l’établissement d’un permis de construire contre 3 mois auparavant. Résultat, il n’est pas rare qu’un projet de création de restaurant prenne entre un an et un an et demi.
Quel est, selon vous, le potentiel d’El Rancho en France ? Comme certains de vos confrères de la restauration à thème, comptez-vous exporter votre concept ?
En France, tout reste à faire car l’enseigne ne compte à ce jour encore que 21 restaurants. Le réseau est historiquement implanté en région parisienne. Il a toute légitimité à se développer également en province, en tout premier lieu dans les grandes agglomérations et nous recherchons des partenaires franchisés pour nous y accompagner.
L’export est bien entendu une piste mais nous n’en faisons pas une priorité stratégique. Nous avons des contacts sérieux que nous prenons le temps d’étudier. De toute façon, si l’on franchit le pas, cela passera nécessairement par une expansion en master-franchise.