Samuel Burner : Quel regard portez-vous sur le marché de la cuisine en France ? Ne trouvez-vous pas qu’il y a trop d’enseignes sur ce créneau ?
Bruno Gutierrez :
Le marché de la cuisine est un des plus dynamiques de l’ameublement, avec une progression de 10,4% enregistrée en 2007. Dans les années 90, les cuisinistes avaient perdu des parts de marché. Depuis quatre à cinq ans, ce mouvement s’est retourné au profit des chaînes spécialisées comme Cuisinella.
En France, le marché de la cuisine est encore très atomisé. Il est très concurrentiel. Je considère qu’il n’y a pas assez encore d’enseignes comme la notre pour stimuler le marché. N’oublions pas que seulement 50% des ménages français disposent d’une cuisine équipée.
Notre principale concurrence ne vient d’ailleurs pas de nos confrères cuisinistes. Mais plutôt des autres postes de dépense des ménages : automobile ou produits high tech par exemple.
La Société Alsacienne de Meubles (Salm) a un atout indéniable. Avec ses deux enseignes Schmidt et Cuisinella, elle dispose en effet de deux chaînes aux positionnements complémentaires.
Dans ce marché aussi concurrentiel, comment un réseau comme Cuisinella arrive-t-il à se distinguer ? Quel est la spécificité de votre concept ?
La Société Alsacienne de Meubles (Salm) a lancé la politique de marque Cuisinella en 1998. Cette marque, qui se positionne sur le créneau du jeune habitat, fête donc ses 10 ans cette année. A la différence de Schmidt, Cuisinella est une marque franco-française. Son développement à l’export n’est pas à l’ordre du jour. Nous voulons déjà couvrir toutes les zones du territoire national, et devenir la 1ère marque incontestée sur notre segment jeune habitat.
L’ambition de Cuisinella est d’apporter le service et les conseils d’un spécialiste, avec des prix « jeune habitat », compris entre ceux des spécialistes et des généralistes.
En 2007, le marché de la cuisine a enregistré de belles performances. Dans ce contexte plutôt favorable, quelles ont été celles de Cuisinella ?
L’an dernier, l’enseigne a réalisé un chiffre d’affaires réseau de 231 millions d’euros, ce qui représente une progression de 25% d’une année sur l’autre. Le réseau conforte ainsi encore ses positions sur le marché français. Pour mémoire, rappelons-nous qu’en 2006, Cuisinella était déjà la quatrième marque de l’Hexagone en termes de chiffres d’affaires.
A combien d’ouvertures le réseau Cuisinella a-t-il procédé l’an dernier ? Ce rythme correspond-il à vos attentes ? Quels sont vos projets de création pour 2008 ?
L’an dernier, le réseau Cuisinella a inauguré 14 concessions. Le parc de magasins est ainsi passé de 121 à 135 au cours de la période.
En 2008, nous nous fixons un objectif de 15 créations. Nous avons déjà 12 contrats de concessions signés pour cette année. Nous devrions sans problème être en mesure de tenir notre plan d’expansion.
Si vous vous projetez un peu dans l’avenir, quel est selon vous le potentiel d’une enseigne comme Cuisinella en France ?
Fin 2010, le réseau devrait avoir atteint les 200 concessions dans l’Hexagone. En France, l’enseigne a encore beaucoup de zones à couvrir. Parmi les zones géographiques prioritaires, figurent bien entendu la région parisienne mais aussi les régions de Lyon…et de Marseille. Nous estimons notre potentiel à 250 magasins à terme.